L'année dernière, en préparant mon atelier, je n'ai pas eu accès à un animal pour traiter le thème du souffle. J'ai fait sans. C'était cool mais il manquait un truc. Traiter ce fil conducteur de l'animal sans animal... c'est comme aller à Berck sans voir la mer. Cette année, je suis allé consulter les oracles et ils m'ont parlé de la baleine. J'avoue j'ai eu un instant de doute. J'ai reconsulté encore et encore. Pas de doute, c'est la baleine. Si ils m'ont mis ce sujets dans les paluches, ils doivent savoir ce qu'ils font hein...
J'ai récapitulé ce que je savais du sujet et ce que mon corps en sait. Nous autres mammifères, ont s'est extrait de l'eau, du berceau de la vie, il y quelques millions d'années à priori. Nous étions pépouze en flottaison dans l'océan avant de décider de sortir pour explorer ce territoire étrange qu'est la terre ferme.
Mais dans le fond, nous sommes constitués en majorité d'eau. Notre corps est fondamentalement liquide. Chacune de nos cellules est une petite sphère aquatique entourée d'une membrane plasmique. Nous sommes des aquariums en mouvement. Peut-être par nostalgie, nous avons emmenés un bout de l'océan avec nous dans nos pérégrinations en surface. Mais la baleine, elle, a décidé d'y retourner. De mammifère terrestre, elle a fait le choix de redevenir créature marine. Ce qui m'est venu c'est qu'à son tour, la baleine a décidé d'emmener un bout de l'atmosphère avec elle dans les eaux sombres. A chacune de ses inspirations, elle embarque en elle une colossale masse d'air et c'est un bout de notre fluide vital commun qui va se promener dans le fond des mers. La baleine est comme une incarnation de ce qu'est le vivant, à savoir une danse perpétuelle avec les éléments. Nous sommes un va et vient incessant entre un fluide et un autre, entre un substrat et un autre. Rien n'est jamais arrêté, notre lien avec l'océan est toujours vif et la baleine, depuis son souffle, nous pose ce rappel. La baleine, depuis son souffle, nous rappelle que nous sommes une danse, que le vivant est un mouvement, que tout est respiration et qu'à chaque impulsion du diaphragme, nous aussi, nous contribuons à cette grande valse écosystémique