La vie, c'est "l'absence de". La vie va toujours vers la chose qui lui manque. Une nouvelle bouffée d'oxygène, un peu plus de lumière, une autre vie que j'ingère. Vivre, c'est toujours aller vers quelque chose. C'est faire quelque chose. Manger un truc. Trouver une créature pour se confondre avec elle et peut être, se multiplier. La vie, dans son expression la plus simple, c'est donc le désir. Le désir de vivre, le désir de se remplir, de se prolonger, de se mélanger Et je crois, une des plus belles manifestations de ce désir pulsant dans la nature, c'est la fleur. La fleur, c'est comme la représentation la plus poétique de cette "absence de". La fleur, c'est la nature qui sors son meilleur style et qui murmure au monde "je suis prête à me mélanger". Depuis ses atours psychédéliques et colorés, la fleur invite d'autres espèces à jouer à cette danse immense de la multiplication. Elle ira se reproduire par l'entremise d'autant d'abeilles, de bourdons, de mouches et autres chelousités volantes. La fleur, c'est une espèce qui remet son destin entre les mains d'une autre pour assurer sa descendance. La fleur est à la fois acte de séduction et démonstration de confiance. La fleur c'est la science du design et de la position. C'est l'élégance déployée dans l'espace au service du désir de vie, de la transmission.
Le mot désir lui même vient de "Desiderarea", tout comme "sidéral". Ce qui fait "dé-sidéral", et donc à qui il manque son astre ou "nostalgie d'une étoile". Il me semble que la fleur est l'expression la plus subtile qui soit faite à cette nostalgie du soleil, à ce mouvement qui traverse tout ce qui vit, a vécu et vivra sur notre sweet sphère